Les Poires: La question la plus souvent posée est : « Pourquoi des poires ? ».
En fait, le thème de la poire n’est pas le sujet. Ce que j’ai voulu faire, c’est peindre du non-sens, dans tous les sens du terme.
Comment pouvoir regarder un tableau dans n’importe quel sens, et lui donner du sens malgré tout ? L’abstraction pouvait être une réponse. Mais je voulais rester dans un code visuel traditionnel et peindre un objet reconnaissable sur une surface classique, c’est-à-dire une toile. J’ai choisi la poire comme moyen de représentation plastique. En effet, quel que soit les techniques utilisées, on reconnait au moins son contour. La forme donne du sens mais un sens codé socialement. Je devais garder cette forme et la vider de son sens, déterminé par la représentation. - Chaque poire est peinte avec la lumière qui lui est propre et indépendante des autres. L’ensemble fait un tout qui semble cohérent, c’est un non-sens pictural. - Je neutralise le fond de la toile par un aplat de couleur sans profondeur, ou bien en utilisant, sans les choisir, des tissus imprimés comme support. Ainsi je rends indépendant le sujet du fond. Le manque de profondeur et d’expressivité réaffirme la verticalité de la toile et provoque une incertitude de notre sens-commun. - J’utilise « l’objet-poire » non pas comme une représentation mais comme un outil de mise en espace sens dessus dessous. - Je signe dans les quatre coins afin de provoquer une manipulation puis une réflexion dans l’espoir de bousculer le bon sens.
L’expérience a montré que lorsque je présente pour la première fois une œuvre dans un certain sens, le regardeur garde pour acquis cette première vision, malgré l’observation dans tous les sens.





































































